Tourisme durable : un engagement personnel autant que professionnel
- Ines Kerjan
- 5 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 août
On parle souvent du tourisme durable comme d’une série de bonnes pratiques : limiter les déchets, choisir des matériaux écologiques, travailler en circuits courts… Mais derrière ces actions visibles, il y a une autre dimension, plus profonde : l’engagement éthique, personnel autant que professionnel.
Quand on se lance dans un projet touristique responsable, on n’ouvre pas juste un gîte. On expose ses valeurs, on fait des choix parfois exigeants, et on façonne une expérience qui reflète une vision du monde. Cet article explore pourquoi – et comment – cet engagement personnel influence toute votre démarche entrepreneuriale.

1. Un projet qui naît d’une quête de sens
La majorité des porteurs de projets dans le tourisme durable ne viennent pas du secteur hôtelier. Ils arrivent avec une envie forte : donner du sens à leur quotidien, se reconnecter à la nature, créer un lieu d’accueil cohérent avec leurs convictions.
Cette dimension personnelle est souvent ce qui donne toute sa force (et sa singularité) au projet. Mais elle demande aussi de poser des limites claires :→ Jusqu’où suis-je prêt·e à aller pour rester aligné·e avec mes valeurs ?→ Qu’est-ce que je refuse, même si ça rapporte ?
2. Des choix business influencés par l’éthique
Concrètement, vos valeurs orientent :
Le type de clientèle que vous attirez (et parfois… que vous filtrez),
Le niveau de confort que vous proposez (pas de jacuzzi chauffé à 39°C toute l’année ?),
La fréquentation que vous acceptez (éviter la sur-rentabilité au détriment de l’environnement),
Vos fournisseurs (bio, local, solidaire ?),
Vos canaux de communication (pas de publicité intrusive ?).
Ces choix ont des conséquences économiques. Parfois, cela signifie dire non à certains revenus. Mais cela peut aussi être un levier puissant de fidélité, de bouche-à-oreille, et de différenciation.

3. L’alignement comme force… et comme exigence
Porter un projet aligné demande du courage. Car quand on défend des valeurs, on s’expose :
Aux regards (parfois sceptiques) de l’entourage,
Aux clients qui ne comprennent pas l’absence de télé ou de clim,
À la charge mentale de “tenir bon” face à la facilité.
Mais c’est aussi une immense force de clarté : vous savez pourquoi vous êtes là. Et ça, ça se sent dans l’expérience que vous proposez.
4. Quand l’éthique inspire le territoire
Un projet touristique durable, quand il est cohérent, devient source d’inspiration pour les visiteurs… mais aussi pour les acteurs locaux :
Collaborations avec des producteurs ou artisans,
Échanges entre hébergeurs,
Actions collectives (zéro déchet, valorisation des paysages, mobilité douce…).
👉 En vous engageant personnellement, vous pouvez entraîner un changement plus large, plus collectif.
5. Entre valeurs et rentabilité : pas une opposition, un équilibre dans le toursime durable
Beaucoup craignent qu’un projet “trop engagé” ne soit pas rentable. Mais l’expérience montre que :
Les voyageurs cherchent de plus en plus de cohérence et de transparence,
Le tourisme de niche (slow, nature, éthique) attire une clientèle fidèle,
Travailler avec le vivant (et non contre lui) crée de la résilience économique.
💡 L’enjeu, c’est de bâtir un modèle qui respecte vos limites personnelles… autant que les limites planétaires.
Conclusion
Dans le tourisme durable, l’engagement ne s’arrête pas à ce que vous affichez sur vos supports de communication. Il commence dans votre quotidien, dans vos décisions invisibles, dans la cohérence entre ce que vous dites… et ce que vous faites.
Et si cela demande parfois du courage, c’est aussi ce qui rend l’aventure si profonde et transformatrice.
Le tourisme durable n’est pas qu’un secteur d’activité : c’est une manière d’habiter le monde.

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